
« J’ai un poste de Gestionnaire des ventes à combler. Mon équipe est principalement constituée d’hommes. Pour avoir un équilibre, ce serait bon d’avoir une femme, idéalement de plus de 45 ans ».
On ne se le cachera pas, la discrimination en recrutement, c’est fréquent. Combien de fois les gestionnaires ou clients, de façon subtile, gênée ou maladroite (souvent les trois) demandent aux recruteurs de ne pas avoir tel ou tel type de personne dans leur poste. Et combien de fois devons-nous leur rappeler qu’il nous est impossible de le faire…
Dans le cas présenté ci-dessus, la situation est inverse. Au premier abord, la demande m’a plu. Enfin autre chose qu’une requête du type « homme souhaité entre 30 et 40 », c’est bon pour les oreilles ! Soucieux d’être équitable, d’assurer un équilibre hommes-femmes, ou d’assurer la présence de différentes communautés culturelles ou ethniques, on commence donc à entendre des demandes de discrimination positive.
Récemment dans l’actualité, le débat a fait rage dans plusieurs sphères. En politique, on a débattu sur les prérequis de certains postes de fonctionnaires du gouvernement fédéral. Dans un des critères d’embauche, on demandait de faire partie d’une minorité visible. On retrouve ce même débat dans le souci de parité homme-femmes dans les élus. Dans plusieurs universités américaines, des quotas d’admission ethniques ont été mis en place. Suite à plusieurs procès, certains ont été abrogés.
La discrimination, positive ou pas, reste de la discrimination. Que vais-je dire dans mon exemple, au candidat masculin compétent qui a posé sa candidature pour le poste de Gestionnaire des ventes ? Qu’on lui a préféré une femme parce qu’elle était une femme ? La mise en place de quotas est-elle donc justifiée ? Dans un monde idéal non. Nous ne devrions pas avoir à imposer une telle mesure. Maintenant, la réalité est toute autre. Les préjugés et les affinités font qu’à compétences semblables, dans la majorité des cas on sélectionne la personne qui nous ressemble le plus.
La définition de Wikipedia pose bien cette dualité :
"Pour certains, une politique de discrimination positive est justifiée, car elle est à même d'égaliser la façon dont la légitimité d'un groupe ou d'un autre à occuper n'importe quel poste ou niveau social est perçue, et donc de mettre fin à long terme aux préjugés qui entretiennent l'exclusion sociale. Ils soulignent que ces lois sont un moyen, qu'elles sont donc éphémères et ne font pas partie des lois de la société idéale. D'autres contestent ces mesures, qu'ils jugent stigmatisantes envers les catégories qu'elles entendent promouvoir et donc inefficaces pour mettre fin aux préjugés, et discriminatoires envers le groupe considéré comme dominant et qui se retrouve défavorisé par les mesures de discrimination positive."
Et vous, l'avez-vous vécu ?
Merci à Michael Maltais pour avoir alimenter la réflexion de ce billet…
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